Vous consaissez Joseph Cornell et ses boîtes nostalgiques, Lucas Samaras aussi. Il y avait aussi l'anglais Len Shelley (1964*2010). Je viens d'apprendre son décès, j'aimerais rendre hommage à son humour absurde et inquiet. L'artiste trouvait sur la plage toutes sortes de déchets, ensuite il les assemblait dans des boîtes pour en faire des décors. Ses personnages ressemblaient à des mouettes à quatre pattes. Dans chaque boîte, un histoire se déroulait (suggérée par le titre gravé sur les bords), une histoire souvent tournée vers la famille.
Je l'avais découvert grâce au galeriste belge Claude André, à Bruxelles, en 1995. Voici des boîtes de cette époque.
Un lit de fakir pour un père égoïste.
Father built me a house but decided t live in it himself |
It's just like the paradise (1995) |
Une boîte que j'ai eu envie d'acheter, j'y voyais le mythe de Sysiphe: arrivés en haut de la boîte, il n'y avait pas d'autre choix que de redescendre.
Guilt criples, 1995 |
Ma préférée; une boîte que j'ai souvent montrée à mes élèves car elle parle d'enseignement, d'exercice, d'essai et de manque de reconnaissance. Un oisillon, perché sur une échelle à roulettes, apprend à voler dans un salon étroit mais haut de plafond. Le père, au lieu d'être attentif aux essais de son fiston, lit son journal, indifférent. Mais le plus fou; c'est la présence des trois papiers tue-mouches qui pendent au dessus du fauteuil. Ces papiers tue-mouches sont-ils là pour l'empêcher de tomber ou comme autant de pièges ? Mystère.
Flying Lesson, 1995 |
Un petit musée dans un boîte
I saw grandfather hoarding tripe |
Une boîte importante : d'abord à cause de la mise en abîme: une boîte dans une boîte. Ensuite, cette boîte me touche car elle parle d'un fonctionnement que je connais bien: la peur imaginaire mais surtout le danger imaginaire, ce pire qu'on imagine forcément.
Hiding From The Wolf, 1995 |